Mieux connaître la pratique...du football
La pratique du football présente des risques de traumatismes, de chocs, de chute ou de contacts entre partenaires ou adversaires.
Qu’ils soient pratiqués à un haut niveau ou dans le cadre de la convivialité ou du loisir, sur en terrain extérieur ou en salle le football envoient tous les dimanches de nombreux pratiquants vers les services d’urgence.
Heureusement, les accidents graves sont rares, même s’ils peuvent entraîner des soins, un arrêt sportif et un arrêt de travail ayant un véritable coût social.
Le bon respect des règles, associé à celui de l’arbitre, à la connaissance des gestes techniques et au maintien d’une bonne condition physique, limite les risques d’accidents ou du moins en diminue leur gravité.
Quelles sont les situations "à risque" ?
• Hydratation insuffisante
• Restriction des apports énergétiques
• Echauffement insuffisant
• Carence de pratique des étirements
• Geste sportif contrarié dans l’effort, dans l’élan
• S’entraîner au-delà de ses capacités
• Activité physique sous climat chaud, froid ou humide
• Matériel sportif inadapté
• Récupération insuffisante et surcharge d’entraînement
Les accidents articulaires et musculaires
les plus fréquemment rencontrés
Les entorses :
Les entorses des membres inférieurs sont les accidents les plus rencontrés lors de la pratique d’activités physiques ou sportives,puisqu’ils représentent à eux seuls prés de 40 % de l’ensemble des accidents sportifs.
Il s’agit le plus souvent d’entorses de l’articulation de la cheville, dites entorses tibio-tarsiennes, ou d’entorses du genou souvent associées à une lésion du ligament croisé antérieur, ou du ménisque survenant seul ou lors d’un choc.
Ces entorses sont provoquées par une mise en tension anormale de l’articulation.
La douleur est souvent très violente, l’articulation peut immédiatement gonfler et présenter une ecchymose ou un hématome. Mais ces entorses sont souvent bénignes même si l’accident est spectaculaire.
En aucun cas, il ne faut forcer sur une douleur. La sagesse nécessite toujours l’arrêt de la pratique et une prise en charge immédiate (GREC).
Il faut savoir rester très prudent et savoir dépister une fracture associée…
Le traitement de ces entorses a beaucoup évolué. En effet,
rares sont celles qui sont plâtrées ou opérées (à l’exception du ligament croisé du genou). Dans la plupart des cas, après avoir fait un bilan initial lésionnel, le médecin conseillera le port d’une attelle rigide pour une durée déterminée en fonction de la lésion.
Puis après ce temps de repos des séances de kinésithérapie seront prescrites avec une rééducation spécifique, dite proprioceptive, sur plateau instable.
Pour le genou en cas de lésions associées comme une rupture du ligament croisé ou du ménisque le traitement sera chirurgical avec la nécessité de réaliser une rééducation et une réadaptation à l’effort préalable à la reprise du sport.
C’est donc pour éviter ces accidents qu’il est constamment rappelé de respecter les consignes données par les arbitres ou, s’il n’y en a pas, d’appliquer les règles élémentaires de fair-play.
Une bonne condition physique, le port de chaussures adaptées au terrain, la réalisation du geste technique limiteront le nombre d’accidents.
Comment prendre en charge un accident sur le terrain
Le maître mot est GREC, ce qui signifie :
G comme Glace
R comme Repos
E comme Élévation du membre
C comme Compression des lésions
En effet, l’application de froid (G) est la seule prise en charge qui ne peut en aucun cas aggraver la lésion. Celle-ci ne doit jamais se faire par contact direct avec la peau afin d’éviter les brûlures. Toute forme de froid est bienvenue, tout dépendra du lieu de l’accident. Après l’application de froid, d’une durée de 15 minutes environ, le membre sera mis au repos (R) en ayant pris soin de l’élever (E) légèrement sur un coussin et l’on appliquera un pansement compressif (C) ou une petite attelle pour rigidifier l’articulation. Il est inutile de masser, dangereux de mobiliser ou de tester sans avis médical. Pour soulager le membre atteint et le mettre au repos, utilisez des cannes, des bâtons ou mieux des béquilles, et aidez-vous de votre entourage. Consultez votre médecin dès votre retour chez vous.
Les accidents musculaires
On en rencontre beaucoup lors de la pratique des sports collectifs, et en particulier au football.
Allant de la simple élongation se guérissant en quelques jours, à la rupture musculaire mettant de nombreuses semaines à guérir et pouvant entraîner des séquelles.
Les contusions : béquille
ou traumatisme direct
Il s’agit de chocs lors de la pratique du sport entre deux partenaires ou deux adversaires, ou de contusions lors d’une chute. La plupart du temps, il s’agit de ce que l’on appelle une « béquille », avec une forte douleur musculaire : le muscle a réagi en se contractant et saigne, provoquant ainsi une dureté et un hématome.
Les pansements alcoolisés peuvent être utiles pour soulager cette contusion. Les massages restent toujours contre-indiqués, puisqu’il peut y avoir une lésion en dessous de cette contusion. En cas de doute, appliquer la consigne « GREC ».
Les accidents cardiaques
Même s’ils ne sont pas plus nombreux qu’il y a quelques années, les accidents cardiaques ont été fortement médiatisés avec la mort malheureuse de plusieurs footballeurs professionnels.
Mais il faut se rassurer : le sport ne représente pas par lui-même un facteur de risque supplémentaire pour les accidents cardiaques. Bien au contraire, la sédentarité tue plus que le sport.
Toutefois, il est nécessaire d’effectuer systématiquement et annuellement un examen médico-sportif approfondi, lors de la demande de rédaction du certificat médical de non contre-indication à la pratique du sport obligatoire pour obtenir toute licence.
Par ailleurs, de plus en plus d’enceintes sportives sont équipées de défibrillateurs automatiques externes (DAE), dont leur utilisation pourra sauver des vies.
La connaissance du geste qui sauve, avec la pratique du massage cardiaque externe fait partie également de cette prévention.
Le football féminin
Si quelques adaptations par les règlements sont liées au sport féminin, il reste que la globalité du jeu est à l’identique du sport masculin.
La femme, lors de la pratique du football, peut être confrontée à des traumatismes mammaires et gynécologiques.
Nous conseillons le port d’un soutien-gorge adapté à la taille des seins, les enveloppant et sans baleine rigide qui risquerait de provoquer une blessure.
La période des règles n’est pas une contre-indication à la pratique du sport, sauf si celle-ci entraîne des douleurs ou un saignement trop important.
Dans ce cas, la sportive doit être surveillée par la réalisation d’un bilan sanguin pour rechercher d’éventuelles anémies qui sont beaucoup plus fréquentes chez la femme que chez l’homme.
La grossesse est généralement une contre-indication à la
pratique du football. Les rencontres mixtes hommes contre femmes, ou avec effectifs mélangés, sont bien codifiés dans le sport en compétition et concernent le plus souvent des tranches d’âge jeunes avant la période pubertaire.
Dans le cadre d’un sport loisir en famille, nous déconseillons fortement ce type de pratique, car même si la femme peut apporter une souplesse, une originalité, une intelligence dans le jeu, la force physique de l’homme peut le conduire, bien malgré lui, à provoquer choc, traumatisme ou accident malencontreux.
Football chez l’enfant
Respecter les catégories d’âge avant tout. Le bon sens doit l’emporter afin d’éviter les blessures pendant la période de croissance.
La principale maladie de croissance est la maladie d’Osgood aux genoux pouvant nécessiter l’arrêt du football pendant quelques mois. Un bilan médical et morphologique est conseillé au moindre doute.
Conclusion
Le football est le sport le plus populaire au monde mais il apporte lors de sa pratique un certain nombre de blessures qu’il faut traiter précocement afin d’éviter les séquelles et permettre une reprise rapide et adaptée de son sport favori.